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25.09.2023

Maladie Hémorragique Epizootique : infos

La Maladie Hémorragique Epizootique est apparue en France la semaine dernière, avec 3 cas confirmé dans les Pyrénées-atlantiques et les Hautes-Pyrénées. Ci-dessous un point d'info à date sur la maladie et les réglementations en train de se mettre en place. Pour les départements concernés : les conditions de sortie des broutards de la zone des 150 km sont plus restrictives que celles annoncées la semaine dernière: interdiction totale même pour envoi en France jusqu'au 1e octobre ; puis autorisation pour envoi en France sous condition de désinsectisation 7j avant départ

1/ Caractéristiques de la maladie

2/ Impacts réglementaires de la maladie dans la zone réglementée (= 150 km autour des foyers)

3/ Impacts économiques de la maladie dans la zone réglementée et dans le reste de la France

4/ Surveillance des élevages

5/ Communications de la Conf' et du réseau

 

 

1/ Caractéristiques de la maladie

Il s'agit d'une maladie commerciale, dont le taux de morbidité (- de 10 % d'animaux malades dans les élevages concernés) et le taux de mortalité (< 1%) sont faibles chez les bovins. Les signes cliniques sont similaires à ceux de la FCO* (c'est d'ailleurs lors de suspicions FCO* que la maladie a été détectée) chez les bovins. La mortalité est beaucoup plus forte chez les cervidés, et il semblerait que les ovins et caprins ne soient ni symptomatiques, ni excréteurs de la maladie.

Il s'agit d'une maladie vectorielle transmise par les culicoïdes. Il n'existe pas de vaccin pour la souche présente en France. La seule mesure de prévention prônée actuellement est la désinsectisation des animaux et véhicules de transport, en particulier avec du butox. Le temps d'attente du butox est de 28 jours.

La maladie est classée D et E au niveau européen, c'est-à-dire qu'elle déclenche  :

- La création d'une zone réglementée autour des foyers. Le périmètre est de 150 km et les mesures prises dans la zone réglementée durent 2 ans à compter de la détection du dernier foyer.

- La surveillance des élevages (= recherche de la maladie dans les élevages).

- Des restrictions au transport des animaux dans la zone réglementée.

Un tiers des bovins de race allaitante sont destinés à être exportés sous forme de broutard, principalement vers l'Espagne et l'Italie, mais aussi le Maghreb. L'impact de la détection de la maladie sur l'export est très important :

- En vertu de la réglementation européenne, aucun pays européen n'accepte les bovins, ovins, caprins et cervidés issus de zones réglementées MHE, sauf si les animaux sont destinés à l'abattage immédiat. Un réglement européen en cours de finalisation permettrait de rouvrir les échanges d'animaux entre Etats européens consentants à partir de mi-décembre.

- Pour les pays tiers, cela dépend du certificat d'exportation signé par la France et le pays concerné. L'Algérie a décidé de suspendre toutes ses importations de bovins français.

Plusieurs suspicions sont signalées dans le département des Hautes Pyrénées, mais les résultats de confirmation ne sont pas encore connus. Selon GDS* France, il faut envisager que la maladie remontera vers le Nord.

 

2/ Impacts réglementaires de la maladie dans la zone réglementée (= 150 km autour des foyers)

Un arrêté ministériel du 23 septembre crée une zone réglementée de 150 km autour de chaque foyer, soit l'essentiel du Sud-ouest (intégralité des départements 65, 64, 32, 09, 31, 40 ; une partie des départements 33, 47, 81, 11) (voir liste des communes ici).

Surveillance des élevages ovins, bovins, caprins et de cervidés : voir point 4.

Limitation des mouvements d'ovins, de bovins, de caprins et de cervidés jusqu'au 1e octobre inclus : les animaux situés dans le périmètre des 150 km ne peuvent pas sortir de la zone, sauf si ils répondent à une des conditions suivantes :

- Etre destinés à un abattage dans les 24h à l'arrivée à l'abattoir, que ce soit en France ou ailleurs. Le transit par un centre de rassemblement est autorisé si l'animal est destiné à l'abattage ;

- Pour la redescente d'estive ;

- Pour l'export vers des destinations qui acceptent les animaux issus de zones réglementées MHE. Il semble qu'il n'existe pas de destination, pour l'instant, qui acceptent ces animaux.

Limitation des mouvements d'ovins, de bovins, de caprins et de cervidés à partir du 2 octobre : les animaux situés dans le périmètre des 150 km ne peuvent pas sortir de la zone, sauf si ils répondent à une des conditions suivantes :

- Etre destinés à un abattage dans les 24h à l'arrivée à l'abattoir, que ce soit en France ou ailleurs. Le transit par un centre de rassemblement est autorisé si l'animal est destiné à l'abattage ;

- Pour la redescente d'estive ;

- Pour l'export vers des destinations qui acceptent les animaux issus de zones réglementées MHE. Il semble qu'il n'existe pas de destination, pour l'instant, qui acceptent ces animaux ;

- Pour l'engraissement ou la reproduction, "moyennant l'application d'un traitement de désinsectisation efficace envers les culicoïdes 7 jours au moins avant leur départ de" la ferme. Il n'est pas clair si une PCR sera obligatoire à l'arrivée des animaux dans la ferme de destination ou non. Attention : ces animaux ne peuvent être destinés qu'à des élevages en France, l'intégralité des pays importateurs (Espagne, Italie, Algérie...) refusant les animaux issus des zones réglementées MHE.

Les mouvements d'animaux à l'intérieur de la zone réglementée ne sont pas concernés par ces restrictions.

 

3/ Impacts économiques de la maladie dans la zone réglementée et dans le reste de la France

Les envois d'animaux depuis la zone réglementée pour être engraissés à l'extérieur de la zone réglementée sont totalement interdits, même si leur destination est en France. A partir du 2 octobre, ils peuvent être envoyés en France sous condition de désinsectisation - mais toujours pas à l'export.

Certains pays tiers, et en particulier l'Algérie, ont fermé leurs frontières à tous les bovins français, broutards ou non, issus de la zone réglementée ou non.

Face à ces blocages, les marchands de bestiaux exercent ou vont exercer une forte pression sur les prix des broutards. On peut s'attendre à une chute vertigineuse du prix du broutard, au détriment des éleveurs et des éleveuses de bovins allaitants.

L'élevage caprin et ovin est moins concerné par l'export d'animaux vivants pour engraissement à l'étranger.

Il y aura également un impact sur le marché des reproducteurs, les mouvements d'animaux pour la génétique (béliers, taureaux, boucs, génisses pleines...) étant concernés par les restrictions.

Pour l'instant, l'Etat n'a pas abordé un éventuel dispositif d'aide.

 

4/ Surveillance des élevages

Dès que le vétérinaire sanitaire constate, sur signalement de l'éleveur.euse, des symptômes évocateurs de FCO* ou de MHE (qui sont les mêmes), l'élevage est mis sous APMS (Arrêté Préfectoral de Mise Sous Surveillance), ce qui implique :

- L'isolement, la séquestration, la visite, le recensement des animaux et troupeaux (pas d'information sur ce que "isolement" et "séquestration" impliquent) ;

- La réalisation d'une enquête épidémiologique (pour savoir d'où la maladie vient, et à qui elle a pu être transmise) ;

- Test sur les animaux pour la FCO* et la MHE. Les tests sont transmis à un laboratoire agréé pour confirmation ou infirmation par PCR.

Cette surveillance est prévue sur l'ensemble du territoire français.

 

5/ Communications de la Conf' et du réseau

Communiqué de presse de la Conf nationale

Communiqué de presse d'ELB

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