1000 Vaches
Six militants de la Confédération paysanne, dont son porte-parole national Laurent
Pinatel, ont comparu ce matin devant le tribunal correctionnel d'Amiens suite aux
actions syndicales de septembre 2013 et mai 2014 contre la ferme-usine des 1000
vaches. Cette audience civile avait pour objet de débattre du montant du préjudice
réclamé par la partie civile : plus de 140.000 euros. Le jugement a été mis en délibéré
au 13 septembre prochain, cinq ans après la première action contre la ferme-usine.
L'avocate de la Confédération paysanne, Maître Lætitia Peyrard, a demandé au tribunal
d'examiner avec minutie la demande d'une partie civile qui « charge la barque »,
arguant que « chaque centime aura des conséquences très lourdes pour les prévenus ».
Elle a rappelé que ces paysannes et paysans avaient agi « dans l'intérêt collectif contre
la disparition des petites fermes et contre un modèle industriel de l'agriculture qu'ils
sont loin d'être les seuls à contester ». En appel, ils avaient été qualifiés de « lanceurs
d'alerte ».
Les actions menées contre la ferme-usine, qualifiées d'actes de « vandalisme » par
l'avocate des propriétaires de la ferme-usine, relèvent bien de la liberté d'action
syndicale que chaque procédure judiciaire, hier au pénal et aujourd'hui au civil, tente
d'intimider et de museler.
A l'occasion de ce procès, la Confédération paysanne a souhaité faire de cette journée
un temps de mobilisation et de débats contre l'industrialisation de l'agriculture qui
touche toutes les filières. Le combat est en effet loin d'être terminé !